Lu dans un jugement rendu le 10 novembre 2022 par le Tribunal Judiciaire de Nantes dans un des dossiers traités par notre cabinet :
« La demanderesse ignore ainsi une des qualités essentielles de son futur époux, dont il ressort des messages-textes produits au débat qu’il est musulman pratiquant. Il indique à de nombreuses reprises à son interlocutrice qu’il « va prier », qu’il « va faire la prière maintenant » ou qu’il a «fini de prier », que «la mosquée appelle », qu’il observe le jeûne du ramadan et fête l’Aïd-el-Fitr. Elle ne semble donc rien savoir d’une des composantes essentielles de la religion que pratique assidûment son futur époux, et ignore par conséquent sans doute que le Coran proscrit absolument et sans aucune ambiguïté (sourate 24, versets 3 et 31) l’union qu’elle appelle de ses vœux. Le texte sacré de l’islam interdit en effet à tout croyant, tel son futur époux, d’épouser une femme ayant déjà eu des rapports sexuels. Même si dans les faits, la virginité avant le mariage peut n’être que formellement respectée en Tunisie, le fait qu’un jeune tunisien croyant pratiquant désire avec empressement passer outre cette impérieuse prescription, qui plus est avec une non-musulmane de […] ans son aînée, constitue un des indices de ce que son intention est autre que matrimoniale. »
Aussi incroyable que cela puisse paraître, un moyen tiré du Coran est ainsi soulevé d’office par un tribunal de la République Française pour s’opposer à un projet de mariage.